Edito
La dernière valse
Après la folie des jeux olympiques, la polémique stupide du « c’est oui ou non inspiré du tableau de la cène de Vinci », la déstabilisation politique de vivre avec un gouvernement provisoire, avec cette attente lancinante de la nomination d’un premier ministre pour la France, la fin du mois d’août a emporté avec elle un peu de notre vie et beaucoup de nos souvenirs.
Le plus bel homme du cinéma français, le dernier monstre sacré, le dernier dinosaure de la pellicule, a laissé tomber le rideau sur une vie mouvementée pleine de mystères, d’aventures, de coups de griffes et coups de gueule du félin qu’il fut.
Une vie riche en histoires d’amours passionnées, le plus souvent avec ses partenaires à l’écran, et qui ne fut pas facile à harmoniser avec ses fils qui grandissaient et devenaient des hommes à leur tour.
Une vie construite sur le sable mouvant et émouvant des blessures de l’enfance et ce perpétuel sentiment d’abandon.
Et là, c’est lui qui nous abandonne…. On a tous à peu près grandi avec lui !
Il était le dernier, il a vu partir tous les autres, tous ceux qui ont fait naître en nous tant d’émotions et tant d’envie de liberté !
Saurons-nous vivre dans un monde où ils ne sont plus que des souvenirs ?
Aurons-nous le courage de ne pas refermer le livre, même s’ il n’y aura plus jamais un Alain Delon pour nous charmer, nous faire rire ou pleurer ?
Il nous laisse en héritage une filmographie époustouflante, l’histoire d’une vie digne du plus échevelé des romans.
Et fleurissent dans la presse au même temps que les fans fleurissaient les portails imposants de son fief de Douchy, forteresse imprenable de celui qui par dérision avait accroché le mot star tout en strass sur sa veste à un Festival de Cannes, des couvertures et des unes de journaux avec sa photo, aux titres alléchants, allant du «Dernier Samouraï» à celui au jeu de mot un peu douteux, « Alain Delon le grand sommeil ».
Passion Magazine a voulu lui rendre hommage en s’appuyant sur une phrase de Saint Exupéry : «On ne voit bien qu’avec le cœur».
Alors, nous lui disons avec toute notre âme : – Bon voyage Monsieur Delon !
Ce fut la dernière valse de Tancrède dans ce monde qui, comme vous l’aviez dit dernièrement, ne correspondait plus à vos valeurs et, j’oserai ajouter, ni aux miennes d’ailleurs !
Mais la vie continue et nous espérons à travers ces pages pouvoir vous faire rêver encore et encore.
Bonne lecture !
Passionnément vôtre.
Helena et toute l’équipe de Passion Magazine