Maquisard : si le Maquis nous était conté 

Une belle leçon dhistoire certes mais bien plus que cela 

Pendant plus d’une heure Jean Philippe Bêche nous raconte l’histoire de son grand père, une histoire française plantée dans l’histoire de la résistance celle d’un petit village près de la ligne de démarcation.

Il nous fait vivre les doutes, les combats, les écœurements, le devoir d’un patriote, un vrai, pas de ceux qui ont fleuri vers la fin de la guerre s’inventant des faits de bravoure après avoir flirté avec l’ennemi.

A l’époque ont disait les Boschs, les Nazis,  rarement les allemands,  certains  avaient le brassard des forces françaises libres,  portaient le fusil à l’épaule,  un courage immense, l ‘émotion à fleur de peau et aux fonds des tripes le drapeau tricolore.

Jean Philippe Bêche dans une somptueuse interprétation de tous ses personnages qu’il invite sur scène,  nous noue la gorge,  nous  fait sourire mais surtout nous captive et nous fait réfléchir à une autre époque pas si loin de la notre ou sous la botte de Hitler la France suffoquait.

La danse macabre des collabos face l’occupant,  le cache-cache perpétuel des réseaux de résistance, la fameuse armée des ombres,  la délation monnaie courante dans cette chasse à l’homme impitoyable ou le gibier étaient les juifs ou de simple gens ordinaire tout cela transpire à travers l ‘écriture émouvante,  poignante de Jean Philippe Bêche.

Tour à tour le prof d’école devenu écrivain, le receveur des postes devenu résistant, Jacob le petit gamin juif perdu dans ce monde de brutes et le charcutier qui a juste fait son métier pour les allemands et n’a eut que le courage de sauver sa carcasse, tous reprennent vie dans le corps et l’âme de Jean Philippe Bêche.

A travers « Maquisard » nous comprenons à quel point les héros de ces années-là étaient des personnes banales englués dans une guerre qu’ils n’ont pas voulu.

Bravo au comédien mais aussi à l’auteur doublé du petit fils qui grâce à ses souvenirs d’enfance à puisé l’essence même de ce spectacle et à sût faire parler l’âme d’un grand père qui se taisait pour ne pas réveiller les démons du passé comme beaucoup d’autres de ces compagnons heureusement rescapés et jadis maquisards comme lui.

On peut lâcher le mot de performance talentueuse en évoquant ce que jean Philippe Bêche à accompli,  seul en scène pour la première fois, nous rappelant ainsi au devoir de mémoire par la subtilité de son écriture et son jeu d’acteur.

Helena Mora 

Photos Cédric Vasnier